L’organisation de la salle de classe, un moyen efficace pour ….

organiser sa classe

Comment organiser ma classe et pourquoi dois-je y réfléchir ?

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1) Constats :

Les enseignants constatent de plus en plus chez leurs élèves :

*Une grande hétérogénéité dans chaque classe (= classe souvent rangée en 3 catégories « fort/moyen/faible » ou encore « autonome, moyen, en difficulté »… ceci agrémentée de divers cas de DYS et autres découvertes en cours d’année)

*Un manque d’autonomie pour la plupart (= et oui il faut palier parfois une éducation trop cocooning qui empêche les enfants de grandir et de faire seuls tout ce qui a trait au quotidien et au scolaire)

*Un manque d’attention chez beaucoup (=ce qui fait de nous des acteurs perpétuels qui doivent éveiller, maintenir et focaliser cette attention sur les savoirs, les rendre intéressants, motivants, toujours innovants … avec une once d’humour permanente pour aider dans cette lourde tâche)

*Le syndrome de la bougeotte chez certains (= vous savez ces vers de terre qui se tortillent au bout de notre hameçon, face à nous)

*Le syndrome de la « parlotte » pour d’autres ( =ah nos pipelettes invétérées qui jacassent toute la sainte journée, qui  même, quand ils sont seuls, parlent… encore)

*L’agressivité pour quelques rares enfants (= qui ont souvent des histoires personnelles à ne surtout pas négliger et qui mobilisent intensément notre énergie et notre patience)

Notre société a beaucoup changé, nos élèves ont beaucoup changé eux aussi et les enseignements aussi. Pourtant notre gestion de classe a peu évolué quant à elle. La disposition frontale est encore la plus répandue. Certains enseignants s’aventurent parfois à d’autres dispositions mais ils restent rares.

Pourtant la disposition frontale ne va pas dans le sens des programmes et des compétences que l’on doit développer chez nos élèves. Pour rappel les compétences du 21° siècle sont  :

*La communication (= ah ! l’ère de la communication réelle et virtuelle qui envahit notre vie et pourtant nous isole aussi : tout un programme ! Se faire comprendre, se faire entendre, partager …)

*La collaboration (= l’entraide, le tutorat, l’aide, le travail de groupe …)

*Les compétences liées au TIC (= travail en projets multidisciplinaires en liaison avec les outils de communication informatiques)

*L’éducation morale et civique : la citoyenneté (= la mise en place débats programmés)

 

2) Comment l’organisation de la classe peut-elle améliorer le « climat de classe » ?

–> La gestion de l’espace : la disposition du mobilier et des élèves

Différentes solutions :

Revenons à nos trois catégories d’élèves. Je préfère, quant à moi bannir « fort, moyen, faible » et je lui préfère « autonome, moyennement autonome et peu autonome « . J’ai conscience que c’est jouer sur les mots mais face aux élèves je suis vigilante à l’utilisation de certains mots qui peuvent marquer. L’autonomie étant vu et expliqué aux élèves au sens « être capable de travailler seul ».

Donc quels choix ?

–>CHOIX n°1 : Placer en classe 3 groupes en fonction de ces critères d’autonomie (ce que je faisais de manière traditionnelle en mettant avant tout mes élèves « fragiles  » devant moi ou en tout cas tout prêts afin d’intervenir et de les aider au mieux  et les plus « autonomes » au fond de la classe, le reste selon leur convenance). Les tables pouvant être en îlots ou par rangées et/ou en « U » (à gauche les « autonomes », à droite les « moyennement autonomes » et au centre les élèves « peu autonomes » : ma préférée !).

Le travail proposé  et/ou le niveau d’exigence peut  être différent  pour chaque groupe. La règle est de mettre en place l’autonomie totale pour les « autonomes » qui se corrigeront en autonomie et d’autoriser le déplacement de ceux-ci dans la classe pour « aider les autres » dès que leur travail est terminé ou  d’aller au « coin lecture » pour faire un « rallye lecture » (correction en autonomie aussi) –> l’entraide n’est pas à caractère obligatoire mais vivement sollicitée, appréciée, félicitée …

L’élève peut à tout moment de l’année, si cela se justifie, changer de groupe. Rien n’est figé !

 

classe maîtresse séverine

 

classe maîtresse séverine

 

–>CHOIX n°2 : Placer en classe  3 ou 4 groupes hétérogènes mais les membres sont sélectionnés par l’enseignant qui compose chaque « groupe » ou chaque « maison ». Je m’explique durant les grandes vacances, après discussion avec les enseignants précédents de vos futurs élèves, vous constituez des groupes où vous allez privilégier l’hétérogénéité absolue mais contrôlée. Dans chaque groupe, il doit y avoir des enfants qui appartiennent à vos 3 catégories. Il faut essayer (ce qui n’est pas toujours aisé je l’avoue) d’équilibrer toutes les maisons en terme « d’autonomie ».

La disposition ici sera plutôt en îlots. Un îlot = une maison. Dans le cadre de la gestion avec le thème des sorciers (cf : article), chaque maison a un nom : Serpentard, Serdaigle, …. Chaque élève appartient donc à une maison.

Par exemple : une classe de 24 élèves cela fait donc 4 « maisons » de 6 élèves qui comprendra au mieux, 2 enfants « autonomes + 2 enfants moyennement autonomes » et enfin 2 enfants « peu autonomes ». Ainsi vos « autonomes et « moyennement autonomes » vont apporter leur aide selon leurs capacités à ceux dits « peu autonomes ». Les enfants aiment aider et se sentir utiles et appréciés pour leur sens de l’entraide, cela les valorise !

–>CHOIX n°3 : Pour gérer l’agressivité, le mal être temporaire d’un enfant il est bon de prévoir une « échappatoire » à ce système de groupe ou de maison quelque soit le choix adapté n°1 ou n°2. En effet, il est bon, si cela est possible dans la classe de prévoir une table supplémentaire où l’enfant peut par choix s’isoler du groupe, ou suite à une décision du conseil de classe ou du maître. Il est parfois préférable de décompresser en se retrouvant seul. On a parfois « besoin » de s’isoler tout simplement.  Le « coin lecture » peut aussi être une solution afin d’échapper quelques minutes au groupe classe.

classe maîtresse séverine

classe maîtresse séverine

–> La gestion de classe : les conseils de classe, la communication au centre des relations

La gestion en îlots, en maison est celle que j’ai donc retenue cette année. Mais pour que cela soit d’autant plus facile à gérer j’ai instauré toute une démarche sur le thème des sorciers de Poudlard. Mes objectifs étaient de favoriser par cette gestion en « maison » l’entraide, la coopération, l’appartenance, l’autonomie, le respect des autres, le dialogue… »

Ces valeurs citées ci-dessus ont été favorisées par la mise en place d’un système de point à la manière Poudlard dans le respect des uns et des autres c’est-a-dire dans une relative « concurrence » (je n’aime pas trop ce mot mais bon certains le penseront en lisant ces lignes) « bon enfant » car il ne faut pas oublier que l’on appartient aussi à un « groupe classe » mené par un  grand préfet « moi ». Chaque « mauvais geste » envers un membre de la maison ou d’une équipe adverse est sanctionné tandis que tout « beau geste » est récompensé qu’il soit en faveur d’un de ses membres ou celui d’une autre maison. Chaque récompense ou sanction est en terme de « points » et ne vise pas l’individu mais le groupe. Chaque maison doit se gérer en autonomie, et est dirigée par un « préfet » élu par ses membres. Cette gestion est  encouragée par tout un dispositif autour du rôle du préfet. (cf : l’article)

La gestion en îlots permet de favoriser le dialogue entre eux, l’entraide et l’appartenance à un groupe (= une maison).

Les conseils de classe en fin de semaine vont aussi développer toutes ces valeurs citées ci-dessus. La communication doit est au centre des relations entre pairs et entre élèves/enseignant ! Le climat de confiance, de dialogue est primordial ! Toute situation doit être discutée, argumentée, réfléchie.

 

Pour en savoir plus, je vous invite à lire les articles en question sur mon blog –> (cf : article 1) +  (cf : article 2 ) +(cf : l’article 3)

Le rallye lecture en classe … pourquoi ?

Le rallye lecture

Le rallye lecture en classe pourquoi ?

Objectifs 

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  • Participer à la constitution d’une culture littéraire commune (par la lecture intégrale d’œuvres de divers genres, puisées dans le patrimoine et la littérature de jeunesse)
  • Faire accéder tous les élèves au plaisir de lire.
  • Développer chez les élèves des compétences de lecteur
  • Sortir du conflit entre une lecture plaisir (famille) et une lecture apprentissage (école)
  • C’est faire le lien entre « savoir lire » et « vouloir lire ».
  • Instaurer un partage du lire grâce aux échanges
  • Faire du livre un objet quotidien, et des lieux de lecture, des lieux familiers
  • Organiser les échanges de questionnaires
  • Construire un projet qui autonomise les élèves et intègre lecteurs et non lecteurs (mettre en place un système d’auto-correction par un correcteur nouveau chaque semaine qui gère le rallye)

 

L’esprit rallye

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  • On est dans la proposition d’ouvrages (tout l’art va être dans la présentation des ouvrages)

Exemple : le présenter comme un rallye automobile avec des voitures pour chaque élève et un parcours littéraire  comme j’ai pu le faire avec mon premier rallye « Lire c’est partir »

  • On mise sur une contagion de l’appétit de lire

Proposer des concours, des diplômes, des classements, des cadeaux (livres en fin d’année) etc …

Mes rallyes lecture

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* Rallye « Lire c’est partir » en collaboration avec membres du forum EDP  (cp au cm2)

*Rallye « Max et Lili » en complément du rallye d’Alysse (ce1 au cm2)

*Rallye « Contes classiques » édition Lito en collaboration avec mes contributrices (ce1/ce2)

*Rallye lecture « Sauvenature » de Sabine (ce2/cm1)

*Rallye lecture « C’est la vie Lulu » de Sabine (ce2/cm1)

*Rallye lecture Polar de la collection Syros de Sabine (cm1/cm2)

*Rallye documentaire « La grande imagerie » en collaboration avec contributrices (ce2 au cm2)

*NOUVEAU Rallye « Quelle histoire » (attention hors ligne pour le moment !)

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Lien utile : Mes rallyes lecture 

Pas de devoirs à la maison … pourquoi ?

 

Depuis mon entrée à l’IUFM, suite à un mémoire sur les études dirigées auxquelles j’adhérais particulièrement… j’ai toujours montré mon opposition aux devoirs à la maison !

En effet, pour moi le travail en classe est intense … les élèves travaillent activement en faisant des exercices d’application le matin en maths /français et en découvrant le monde l’après-midi en m’écoutant et en regardant des photos, des vidéos, etc …

Bref, le soir je ne demande pas ENCORE à mes élèves de retravailler comme nous l’avons déjà fait assidûment la journée !
Par contre, il me semble primordial de maintenir la révision des leçons …  à l’oral le plus souvent et par écrit si nécessaire, si le juge nécessaire les parents et/ou les enfants… A eux de voir la forme des révisions avec leurs enfants.
Le temps accordé à ces révisions ne doit pas excéder 30 minutes à 1h … Chaque jour ce sont les mêmes leçons à revoir ! Donc on prend le temps de les voir, les revoir, les re re voir … jusqu’à l’évaluation 1 à deux semaines plus tard.

Le seul devoir écrit exigé est la fiche de préparation de dictées que je donne une semaine à l’avance et qui ne compte que deux petits exercices écrits à faire en cinq minutes pour s’assurer de l’acquisition des leçons auxquelles la dictée se réfère … Bien sûr, à cela s’ajoute l’apprentissage des mots … à apprendre et à revoir chaque jour un petit peu pour que cela s’inscrive en mémoire à long terme. Les mots appris une fois la veille de la dictée ne seront pas inscrits en mémoire à long terme ! Il seront vite oubliés car en mémoire à court terme !
Les mots des dictées précédentes sont à revoir chaque semaine en plus des nouveaux ! On rebrasse l’ensemble toutes les semaines !

Lorsque j’ai fait mes études en psychologie j’ai été baignée dans ces histoires de « mémoire de travail » … et il faut retenir que l’apprentissage régulier est le meilleur facteur de réussite ! Travailler peu mais régulièrement chaque jour vaut mieux qu’une séance longue une fois dans la semaine …

Comment mémoriser ? Alors là c’est pareil ! Il faut multiplier les méthodes, les supports … chaque enfant est différent ! Apprendre ses mots peut être fait à l’écrit mais aussi à l’oral … sur un cahier, sur un ordi ou sur une ardoise … ils peuvent être appris dans le calme en écrivant mais aussi en chantant ou encore en manipulant des lettres mobiles … ainsi les enfants réfractaires à l’usage de l’écriture y trouveront leur compte …

Voilà j’espère avoir apporté quelques précisions sur ma démarche pédagogique des devoirs à la maison … en quelques mots simples !